La
complainte du plaignant
Que j'admire ces joyaux gais larrons drôles en foire,
Tissés bon pied bonheur à la belle saison,
Printemps ou bien été pour qui la joie
d'avoir
Est l'inique oraison
Qu'ils offrent à leurs envieux, troués d'admiration.
Qu'ils offrent à leurs envieux, troués d'admiration.
Que j'abhorre ces haineux, gris larrons, tristes à boire,
Hissés comme par erreur à la morne saison,
Automne ou bien hiver qui ont en eux la
peur,
La tristesse ou la haine comme
complications
Qu'ils infligent à leurs proches, perlés
d'indignation.
Les pieds gelés en deux dans des demains
d'hivers,
Au passé très lassé d'un futur où il
pleut,
Dans des désirs bourbeux de roses pas
trémières
Ils sont si mal heureux car ils n’ont plus d'hier…
Ils sont si mal heureux car ils n’ont plus d'hier…
Que j'aimerais moi qui
Suis né peu fier
Dans cette morte saison
Voir se briser la glace et cesser illico
Dans cette morte saison
Voir se briser la glace et cesser illico
Ces pourquoi, ces comment,
Qui flinguent ma raison, et mon cœur et
mon corps,
De mon fiel hélico,
Je vois
Je vois
Ma Terre défaitiste
Conscience, maquillée de coupures
Et vilaines coutures,
Qui dans les failles de l’âme, abiment
mes Passions
Et mes pensées ravies dans le Trou Noir
des cons
M'éloignent un peu plus chaque amour
M'éloignent un peu plus chaque amour
De mes alter egos
Aux mornes et mortes normes, les normaux,
Qui bougonnent à l’automne
Mais dévalent en saison,
Les plaisirs vallonnés
Mais dévalent en saison,
Les plaisirs vallonnés
De leur belle maison !
Et moi, moi, moi, dans mes je
d'artifices,
Expulsé sans fusion de la vraie vie des
âmes,
Poussé vers des trous peaux avides de mère
présente,
Des trous que toujours boucherai, encore
cacherai,
De mes grosses mains pleines de vieux
pépère en glaise
De cachets bons mâchés pour me faire bien
taire.
Mais toi, mon toit, tu as
Mieux que mes faciles "et moi !"
Mais toi, mon toit, tu as
Mieux que mes faciles "et moi !"
'Vec ta peau lisse d'en faire toujours
trop,
Dirigeant tes gens à ton aise,
Et désarmant leurs sens, leurs pensées et
leurs âmes,
Dès lors petits agneaux soumis, peaux
molles et sans façon
Mais toi, mon toit, tu as
Mais toi, mon toit, tu as
Dans l'Azur solitaire, en brave jument
altière,
Su délier mon âme et me faire plus ouvert
Au plaisir, Diable au corps,
T'en souviens-t-en zen ?
T'en souviens-t-en zen ?
Ô tes vilaines mains noires pleines d’engins sensés !
Ô ton merveilleux manoir tout pleins d'anges
insensés !
Ta raison en meulière, si bien aménagée !
Qu'on doit y être à l'aise, qu'on y doit bien penser !
Pour toi j'arrêterai de me plaindre pour dépeindre à foison
Mes sens mes sentiments mes dé-raisons que n'ont pas
Ces gens propres sur eux, qui à l'intérieur d'eux-mêmes
Ces gens propres sur eux, qui à l'intérieur d'eux-mêmes
Jamais ne descendront, et en moutons
tranquilles paisibles
Périront, bien soudés à leurs leurres et
leurs coquins de pairs,
Qui loin des malheurs dans leur j'ai raison pomponnent.
Et puis pour en finir, que je hais cette
envie
D'avoir cru si longtemps devoir paraître
un autre
De tel que je suis né
Car tous ces autres êtres qui
M’ont hanté, et tant et tant tenté,
Jamais, jamais, vraiment, je ne les comprendrai.
Jamais, jamais, vraiment, je ne les comprendrai.