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dimanche 3 mars 2019

Des milliers d'heures

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DES MILLIERS D'HEURES

Des milliers d’heures perdues à espérer la chance
Et tant d’instants déçus pleuvant sur ton absence
Des milliers d’heures perdues à déserter la vie
Et tant d’instants vaincus par sa mélancolie

Rien qu’une heure, quelque temps, à quérir
Rien qu’une peur, un tourment, à guérir
Rien qu’une heure, cinq sens, à servir
Rien qu’une peur, un effroi, à sertir

Rien qu’une peur, un effroi, à sertir


Des milliers d’heures perdues à vivre dans l’errance
Et tant d'instants tenus par la désespérance
Des milliers d’heures perdues à essayer d’aimer
Et tant d’instants déchus par la peur d’échouer


Un instant, en janvier, j’avais pour toi brillé
Ce moment, ce temps T, s’était tant fait prier
Notre joie exaucée sept belles années
Puis la pluie étendit son ombre sur nos plaies

Puis la pluie étendit son ombre sur nos plaies
 

Des milliers d’heures perdues sans pouvoir se parler
Et tant d’instants stressés par ce Monde insensé
Des milliers d’heures perdues à se désenchanter
Et tant d’instants battus par des cœurs refermés


Des milliers d’heures perdues pendus aux dépendances
Et tant d’instants fendus par les indifférences
Des milliers d’heures perdues à envier la chance
Et tant d’instants émus, muets sous les silences
 
Rien qu’un leurre, que deux temps, à tuer 
Rien qu’une heure, quelques gens, à louer
Notre amour, irradié, notre terre, désolée
Mon cœur, livré aux feux des forets

Mon cœur, livré aux feux des forets

mercredi 5 décembre 2018

LA COMPLAINTE DU PLAIGNANT



La complainte du plaignant
 

Que j'admire ces joyaux gais larrons drôles en foire,
Tissés bon pied bonheur à la belle saison,
Printemps ou bien été pour qui la joie d'avoir
Est l'inique oraison
Qu'ils offrent à leurs envieux, troués d'admiration.

Que j'abhorre ces haineux, gris larrons, tristes à boire,
Hissés comme par erreur à la morne saison,
Automne ou bien hiver qui ont en eux la peur,
La tristesse ou la haine comme complications
Qu'ils infligent à leurs proches, perlés d'indignation.
Les pieds gelés en deux dans des demains d'hivers,
Au passé très lassé d'un futur où il pleut,
Dans des désirs bourbeux de roses pas trémières
Ils sont si mal heureux car ils n’ont plus d'hier…

Que j'aimerais moi qui
Suis né peu fier 
Dans cette morte saison
Voir se briser la glace et cesser illico
Ces pourquoi, ces comment,
Qui flinguent ma raison, et mon cœur et mon corps,
De mon fiel hélico,
Je vois
Ma Terre défaitiste
Conscience, maquillée de coupures
Et vilaines coutures,
Qui dans les failles de l’âme, abiment mes Passions
Et mes pensées ravies dans le Trou Noir des cons
M'éloignent un peu plus chaque amour
De mes alter egos
Aux mornes et mortes normes, les normaux,
Qui bougonnent à l’automne
Mais dévalent en saison,
Les plaisirs vallonnés
De leur belle maison !
  

Et moi, moi, moi, dans mes je d'artifices,

Expulsé sans fusion de la vraie vie des âmes,

Poussé vers des trous peaux avides de mère présente,
Des trous que toujours boucherai, encore cacherai,
De mes grosses mains pleines de vieux pépère en glaise
De cachets bons mâchés pour me faire bien taire.

Mais toi, mon toit, tu as
Mieux que mes faciles "et moi !"
'Vec ta peau lisse d'en faire toujours trop, 
Dirigeant tes gens à ton aise,
Et désarmant leurs sens, leurs pensées et leurs âmes,
Dès lors petits agneaux soumis, peaux molles et sans façon
Mais toi, mon toit, tu as
Dans l'Azur solitaire, en brave jument altière,
Su délier mon âme et me faire plus ouvert
Au plaisir, Diable au corps,
T'en souviens-t-en zen ?

Ô tes vilaines mains noires pleines d’engins sensés !
Ô ton merveilleux manoir tout pleins d'anges insensés !
Ta raison en meulière, si bien aménagée !
Qu'on doit y être à l'aise, qu'on y doit bien penser !

Pour toi j'arrêterai de me plaindre pour dépeindre à foison
Mes sens mes sentiments mes dé-raisons que n'ont pas
Ces gens propres sur eux, qui à l'intérieur d'eux-mêmes 
Jamais ne descendront, et en moutons tranquilles paisibles 
Périront, bien soudés à leurs leurres et leurs coquins de pairs, 
Qui loin des malheurs dans leur j'ai raison pomponnent.

Et puis pour en finir, que je hais cette envie
D'avoir cru si longtemps devoir paraître un autre
De tel que je suis né
Car tous ces autres êtres qui 
M’ont hanté, et tant et tant tenté, 
Jamais, jamais, vraiment, je ne les comprendrai.