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mercredi 2 janvier 2019

JE M’ÉCRIS




JE M’ÉCRIS


Dans mon atelier de poète, je cueille dans ma tête
Dix bouquets de fleurettes pour mieux me rappeler
A mon bon souvenir. 

Car j’écris, oui, j’écris, là, vois, là : tout !

Sans créer guerre, j’écris, car vu que je ne sais pas…
Comment vous dire ?

Vis-à-vis de tous ce que je n’ai pas su crier
Naguère ou bien jadis, oui je dis bien jadis,
Tous ces jadis enfouis sous ma fine dure Mère,
Aux racines surchauffées par des fous, fous d’Enfer,
Ces Jadis, ces Judas, ces trous dissimulés, censés me protéger de mon Epique et pas éthique manque d’esprit d’équipe !
 
Car j’écris, oui, j’écris, là, vois, là : tout !

Tout comme je te vois là, amie, 
à moitié éthylique, 
lisant ma prose assise 
et à voix lisse.

J’écris pour résister à ce tout autre moi, cet inconscient malin tout adoubé d'émois, avec trous ses tours de malice et ses affreux sévices.

Car j’écris, oui, j’écris, là, vois, là : tout !

Pour confondre l'oubli, et démasquer les vrais fauteurs de troubles
De la personne alitée
Et faire s’agglutiner au Vide les voleurs de désirs,
Ces violeurs innocents sous leur conscience Pourpre,
Et esquiver leur savoir faire si bien nous foutre,
Par des coups de pieds au Q.I. 
De leur crâne aux yeux poutres.

Pour que le cri rageur des mots, encagés sur la page,
Éloigne un tant soit peu d’une pensée orage,
L’angoisse qui m'enrage et me fait déranger,

Comme le feu fait fuir les félins fous de chairs.

Car j’écris, oui, j’écris, là, vois, là : tout !

Pour revigorer ma flamme qui me maintient debout, 
Et me fait vaciller, entre ciel et boue.
 
Pour me jouer des mots, j’écris des jeux de… mots 
Qui consonent aux voyelles, 
Ou d’éhontés concepts qui, bienheureux simplets,
S’adoubent, à la débilité.
Qu’Ils aillent mourir en pets !

J’écris, mets du il sur le je, et du mâle soin doux 
De corps et puis d’esprit.
 
Trie avec ma matière grise comme du baton armé
La mécanique étriquée 
Des appliques-actions en lignes 
Préfabriquées,
Faits de fameux noms propres, et de fumeux noms communs,
Compliments d’objet directs, objectifs substantivés, 
Ou imparfaits tout droits, déduits du subjectif.
 
Dans les Tours de contes drôles, aussi, 
Et sur les plages du débâclement, 
Sissi ! 
J’écris ton nom : Liber T.

Laissant baigner ma trace dans le néant salaud mais salutaire du sens…
 
J’écris, je crie, je bave, tel l’escargot sans pieds, 
Au seuil de ma maison,
Durement traitée, retraitée, retraitée… 

Sur le deuil de l'oraison doucement envolée

oh si
 
J’écris "oh si !" plus tôt sur un bel écriteau
Ou je l'écris plus tard, sur un vieil écritoire.
 
J’écris pour vous aussi, pour vous émouvoir,
Vous voir mourir de rire (pas besoin de "c’est-niais !")

J’écris pour rire de pleurer, et pour pleurer de rire.

En fête et pour tout dire, j’écris… pour ne rien dire
Juste si ça me hante, sinon, quand ça me chante.

Je crois même être assez ludique pour affirmer sans peur 
De beaucoup me tromper, que de tous mes savoirs-faire, 
L’écrire est bien l’unique…

Alors voilà,
Si vous m’adoptiez tel,
Tel que je suis, las, où l'on ne m'entend guère, 
Ou tel que je fuis, là, où l'on ne m'attend guère
Semant mes vers de Terre aux fous venant des blogues, 
Je m’adapterais tel,
Tel, Guillaume, vous en souvenez-vous en ?
Le seul, l’Unique héros, qui n'est pas mort en pomme !

Et jure devant l'Odieux et le Jugement Premier,
Que je coûterai de l’or moins à la Société !



mercredi 5 décembre 2018

LA COMPLAINTE DU PLAIGNANT



La complainte du plaignant
 

Que j'admire ces joyaux gais larrons drôles en foire,
Tissés bon pied bonheur à la belle saison,
Printemps ou bien été pour qui la joie d'avoir
Est l'inique oraison
Qu'ils offrent à leurs envieux, troués d'admiration.

Que j'abhorre ces haineux, gris larrons, tristes à boire,
Hissés comme par erreur à la morne saison,
Automne ou bien hiver qui ont en eux la peur,
La tristesse ou la haine comme complications
Qu'ils infligent à leurs proches, perlés d'indignation.
Les pieds gelés en deux dans des demains d'hivers,
Au passé très lassé d'un futur où il pleut,
Dans des désirs bourbeux de roses pas trémières
Ils sont si mal heureux car ils n’ont plus d'hier…

Que j'aimerais moi qui
Suis né peu fier 
Dans cette morte saison
Voir se briser la glace et cesser illico
Ces pourquoi, ces comment,
Qui flinguent ma raison, et mon cœur et mon corps,
De mon fiel hélico,
Je vois
Ma Terre défaitiste
Conscience, maquillée de coupures
Et vilaines coutures,
Qui dans les failles de l’âme, abiment mes Passions
Et mes pensées ravies dans le Trou Noir des cons
M'éloignent un peu plus chaque amour
De mes alter egos
Aux mornes et mortes normes, les normaux,
Qui bougonnent à l’automne
Mais dévalent en saison,
Les plaisirs vallonnés
De leur belle maison !
  

Et moi, moi, moi, dans mes je d'artifices,

Expulsé sans fusion de la vraie vie des âmes,

Poussé vers des trous peaux avides de mère présente,
Des trous que toujours boucherai, encore cacherai,
De mes grosses mains pleines de vieux pépère en glaise
De cachets bons mâchés pour me faire bien taire.

Mais toi, mon toit, tu as
Mieux que mes faciles "et moi !"
'Vec ta peau lisse d'en faire toujours trop, 
Dirigeant tes gens à ton aise,
Et désarmant leurs sens, leurs pensées et leurs âmes,
Dès lors petits agneaux soumis, peaux molles et sans façon
Mais toi, mon toit, tu as
Dans l'Azur solitaire, en brave jument altière,
Su délier mon âme et me faire plus ouvert
Au plaisir, Diable au corps,
T'en souviens-t-en zen ?

Ô tes vilaines mains noires pleines d’engins sensés !
Ô ton merveilleux manoir tout pleins d'anges insensés !
Ta raison en meulière, si bien aménagée !
Qu'on doit y être à l'aise, qu'on y doit bien penser !

Pour toi j'arrêterai de me plaindre pour dépeindre à foison
Mes sens mes sentiments mes dé-raisons que n'ont pas
Ces gens propres sur eux, qui à l'intérieur d'eux-mêmes 
Jamais ne descendront, et en moutons tranquilles paisibles 
Périront, bien soudés à leurs leurres et leurs coquins de pairs, 
Qui loin des malheurs dans leur j'ai raison pomponnent.

Et puis pour en finir, que je hais cette envie
D'avoir cru si longtemps devoir paraître un autre
De tel que je suis né
Car tous ces autres êtres qui 
M’ont hanté, et tant et tant tenté, 
Jamais, jamais, vraiment, je ne les comprendrai.